3000 morts en Irak depuis janvier 2014
Environ 3000 morts en Irak depuis le début de l’année, 6800 en 2013 et 1009 rien que pour le mois d’avril. Ce lourd bilan semble s’aggraver dans l’indifférence internationale, plongeant le pays dans un fort état de crise. Selon l’ambassade américaine, « la guerre fait parfois plus de morts qu’en Syrie ». Cette guerre est en effet alimentée par le conflit syrien, mais surtout par le mécontentement de la minorité sunnite -qui se sent discriminée par la majorité chiite qui domine les forces de sécurité et les autorités- et la montée l’Al-Qaïda dans la région.
Selon une règle non écrite, mais acceptée de facto, les trois plus hautes charges de l’Etat sont partagées entre kurdes (qui détiennent la présidence), chiites (qui détiennent le poste de premier ministre) et les sunnites (qui détiennent la présidence du Parlement). Les sunnites réclament cependant la présidence, actuellement incarnée par le kurde Talabani, qui ne pourra se présenter pour un 3ème mandat (limité à 2).
Les élections parlementaires ont eu lieu le 30 avril. Il s’agissait des premières élections depuis le retrait des troupes américaines en décembre 2011. Les journées du 28 et du 29 avril ont fait 80 morts, mais la journée du 30 a été particulièrement calme, avec « seulement » 16 morts, l’un des bilans journaliers les plus bas du mois. Pour le premier ministre actuel « C’est une gifle pour le terrorisme, le scrutin a eu raison d’Al-Qaïda et de l’Etat islamique en Irak et au Levant (EIIL). » Les résultats ne sont attendus qu’à la mi-mai. L’ancien premier ministre Nouri Al-Malik est donné favori, ce qu’un diplomate occidental présente comme un risque « d’éclatement du pays ».
Le pays souffre donc aujourd’hui de ces violences (qui avaient baissées depuis 2008 mais qui ont reprises en 2013), mais également de corruption (il est classé parmi les 10 pays les plus corrompus selon l’index annuel de l’organisation Transparency International publié le 3 décembre 2013). Ceci entraîne donc une grande précarité économique du pays. L’Irak représente la 3ème réserve mondiale de pétrole. Pourtant, la production pétrolière garde son niveau de 1989, avec une moyenne de 2,5 millions de barils par jour. La sensible progression de cette production depuis l’année dernière n’a pourtant aucun effet sur l’emploi, avec 15% de chômage depuis 2008.
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