Groupuscules d’extrême gauche : le Gouvernement coincé entre complaisance et maintien de l’ordre
Ce week-end, les manifestations en hommage à un jeune militant écologiste, décédé alors qu’il s’opposait au barrage de Sivens, ont gravement dégénéré, à Toulouse et à Nantes principalement. Le résultat était prévisible. Les précédents existent et sont nombreux.
A Nantes déjà, en février, le centre-ville avait été dévasté par des militants extrémistes lors des manifestations contre l’aéroport de Notre-Dame des Landes. Les habitants de Rennes se souviennent douloureusement des scènes d’émeutes provoquées par ces mêmes militants tentant d’empêcher la tenue d’un meeting d’un Front National alors en campagne pour les municipales. Les hommages au militant Clément Méric, décédé des suites d’une bagarre en juin 2013, sont régulièrement entachés de dégradations (les commerçants de la place de l’Opéra à Paris pourront en témoigner).
Et pourtant, malgré tous ces précédents, ces organisations d’extrême gauche continuent de bénéficier d’autorisation de rassemblement. Et quand certains militants sont arrêtés, ils sont immédiatement relâchés (comme à Rennes), ou bénéficient de peines relativement légères au vu des dégâts causés et des blessures infligées aux forces de l’ordre.
Ces groupuscules sont des dangers pour la démocratie
Les « antifas » (pour antifascistes) ne constituant pas à proprement parler une structure organisée mais une constellation de groupuscules, bien que quelques tentatives de regroupement aient été faites notamment à travers le collectif REFLEXe ou le site d’informations La Horde, le terme de « mouvance » convient mieux pour les caractériser. Sans porte-parole, sans programme politique, la nébuleuse « antifa » relève davantage de la milice que du parti politique.
Ces fauteurs de troubles viennent régulièrement polluer des débats en venant jouer le rôle de casseurs, ayant pour seul conséquence de délégitimer les causes qu’ils prétendent défendre. Ainsi les écologistes pacifiques opposés aussi bien à l’aéroport de Notre-Dame des Landes qu’au barrage de Sivens (appelés « zadistes ») se sont vus rapidement débordés par ces « antifas » ultraviolents, ayant nécessité dans un cas comme dans l’autre l’intervention musclée des forces de l’ordre. Le comportement dangereux et irresponsable de ces militants d’extrême-gauche mettent en danger la vie des militants pacifiques ainsi que celles des forces de l’ordre, qui ont subi à Sivens des jets de cocktails Molotov, de billes d’acier ou encore d’acide. Le jeune Rémi Fraisse en a malheureusement fait les frais en décédant suite à l’explosion d’une grenade offensive tirée en guise de riposte.
Un étrange deux poids deux mesures
Suite à l’affaire « Clément Méric », Manuel Valls, alors ministre de l’Intérieur, avait été prompt à réagir en voulant dissoudre les collectifs d’extrême droite des JNR, Jeunesse Nationalistes Révolutionnaires, ainsi que celui de Troisième Voie. Or l’enquête a révélé que le jeune homme était décédé lors d’une bagarre recherchée à tout prix par les « antifas » et que son agresseur présumé avait agi en état de légitime défense. Il aura passé malgré tout plus d’un an en prison.
Ces révélations n’ont pas pour autant fait réagir le ministre alors que la dissolution des groupuscules d’extrême gauche était également réclamée. L’étrange préservation de ces mouvances ne signifie qu’une chose : le pouvoir les utilise comme milice. Ainsi de nombreux rassemblements ont été interdits par crainte de présence d’ « antifas » en contre-manifestation, pouvant créer « des troubles à l’ordre public ».
Cette complicité avec les pouvoirs a été révélée au grand jour lors d’un reportage en date du 1er février. Un journaliste indépendant a été empêché d’infiltrer une manifestation de militants pro-avortement. Le policier lui avait alors révélé que sa sécurité ne pourrait être assurée, le préfet de police n’ayant dépêché que deux policiers pour surveiller 4000 manifestants. Parmi eux, de nombreux « antifas ». Les policiers avait reçu l’ordre express de ne pas fouiller ni palper, encore moins arrêter ces militants, et ce malgré la présence évident de matériel de dégradation sur eux.
En comparaison, les militants pacifiques de la Manif Pour Tous ont fait l’objet d’au moins 700 arrestations en rapport avec l’opposition à la loi Taubira, rien qu’entre le 24 mars et le 27 mai. Et ce alors qu’aucune dégradation ni violence à l’encontre des forces de l’ordre n’aient été à déplorer. Chacun de leur rassemblement voit se déployer des dizaines de compagnie de CRS.
Il est temps que le gouvernement sorte de son ambiguïté vis-à-vis de ces groupuscules d’extrême gauche ultraviolents. Le ministre de l’Intérieur doit prendre toutes les mesures qui s’imposent pour faire régner l’ordre public, permettant la protection des citoyens et la tenue de débat serein. Ainsi les formations déclarées doivent être dissoutes et les sites internet, fermés. La justice doit faire preuve de plus de fermeté en faisant des exemples si nécessaires. Enfin, toute demande de rassemblement de leur part doit être systématiquement interdite.