L’impôt et les théologiens
Le comte Domet de Vorges (1861-1934) publia cette étude en 1902, à la librairie Bloud. On sait que le contexte politique et intellectuel était fort différent de celui que nous connaissons en 2014 : à cette époque, la droite française, encore largement dominée par le catholicisme social, résistait, non seulement aux innombrables projets laïcistes, mais encore aux pressions collectivistes – dont l’impôt progressif sur le revenu était alors le symbole. Nous connaissons bien, aujourd’hui, cette coalition du laïcisme et du collectivisme. Mais une différence de taille nous sépare de cette époque : le collectivisme ne triomphait pas et il ne fallut rien de moins que la Grande Guerre pour faire accepter le funeste projet d’impôt sur le revenu (encore n’était-ce que « temporaire » et pour un taux marginal de 2 % seulement). La progressivité n’était pas encore, à cette lointaine époque, une vertu et l’on connaissait les dangers de l’inquisition fiscale.
C’est pour cette raison qu’il nous a paru intéressant de republier cette petite étude. En réalité, elle comportait dans sa version originelle une deuxième partie sur le « point de vue constitutionnel ». Nous avons choisi de ne pas la reproduire, car cette deuxième partie était essentiellement illustrative et comportait des chiffres et des références politiques sans rapport avec la situation contemporaine. Tous les arguments intemporels se trouvaient dans la première partie.
Précisons encore qu’Edmond, comte Domet de Vorges, vécut de 1829 à 1910 et qu’il contribua largement au renouveau de la philosophie chrétienne qui marqua la fin du XIXe siècle. Ce n’est donc pas un fiscaliste, dont les arguments seraient largement périmés, mais un philosophe et un moraliste, dont les arguments demeurent, au contraire, parfaitement actuels.
Si cette brochure permet de relancer le débat sur la justice fiscale, sur d’autres bases que celles de M. Mélenchon, nous croyons que sa réédition n’aura pas été vaine…
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