Pourquoi faut-il stopper l’immigration?
Réflexions générales sur la diversité et ses conséquences
La raison et l’expérience démontrent que l’afflux massif de populations très différentes de la population d’accueil dans un pays donné a des effets négatifs sur la cohésion sociale. Toutes les études disponibles (depuis Aristote jusqu’aux chercheurs de Harvard) montrent en effet que la diversité ethnique et culturelle au sein d’un même pays est corrélée négativement à la solidarité, à la confiance interpersonnelle et au consentement à l’impôt.
Cela est dû à des mécanismes anthropologiques très simples, et dont tout le monde a pu faire l’expérience : pour accepter la loi de la majorité, pour consentir à des efforts de solidarité, il faut se sentir unis aux autres membres de la société par des liens très forts, tels que ce qui rapproche la minorité de la majorité soit toujours plus fort que ce qui peut l’en séparer.
Ce sentiment d’appartenance collective repose sur des réalités comme l’identité ethnique, la langue, les souvenirs communs, les références culturelles et religieuses au sens large. La diversité ethnique n’est sans doute pas un obstacle absolument insurmontable à la cohésion, mais plus elle est grande plus elle exige en contrepartie une forte assimilation culturelle, ¬cette dernière n’étant elle-même possible que si l’appareil assimilateur est très efficace et les flux de nouveaux arrivants ou bien facilement assimilables, ou bien très fortement limités.
On peut se référer sur ces différents points à de nombreuses études sociologiques anglo-saxonnes, menées le plus souvent par des socio-démocrates réalistes, capables de regarder les réalités en face. Nous en citerons trois parmi les plus célèbres :
Robert D. PUTNAM, “E Pluribus Unum: Diversity and Community in the Twenty-First Century.” Scandinavian Political Studies, 2007, 30(2), 137–174:
Dans cet article, Putnam –sociologue progressiste de Harvard- montre, à partir de données empiriques (tirées du Social Capital Community Benchmark Survey, enquête menée en 2000 aux Etats-Unis, portant sur 30.000 personnes), que la diversité ethnique et culturelle est corrélée de manière étroite avec une réduction de ce qu’il appelle le « capital social », qui peut être défini comme « l’ensemble des réseaux qui relient entre eux les membres d’une société et les normes de réciprocité et de confiance qui en découlent ». En effet, d’après les données compilées par Putnam, plus une société est diverse, plus la confiance entre les individus s’affaiblit. Un seul phénomène semble être corrélé positivement avec l’augmentation de la diversité : les heures passées devant la télévision. L’explication causale de ces corrélations peut faire l’objet de discussions et controverses approfondies (on peut par exemple penser que la précarité économique, l’accroissement des inégalités, la concurrence sur le marché de l’emploi –effets collatéraux bien connus de la mondialisation- sont aussi une cause de l’effondrement de la confiance entre les gens) ; mais pour le décideur public, elles sont de toute façon un élément à prendre en compte (d’autant qu’en l’espèce, dérégulation économique et immigration sont étroitement liées). Par ailleurs, Putnam –qui reste optimiste par conviction- estime que des antidotes au caractère dissolvant d’une trop grande diversité peuvent être trouvées, mais elles supposent, pour être efficaces, que les flux soient contrôlés et que l’appareil assimilateur soit énergiquement renforcé, de manière à produire un fort sentiment d’identité et d’appartenance commune : il cite en particulier le Service civique et l’Armée.
ALESINA, E. GLAESER & B. SACERDOTE, “Why Doesn’t the United States Have a European-Style Welfare State?” 2001
Les auteurs –économistes de Harvard- montrent que le facteur explicatif le plus puissant de la faiblesse de l’Etat-Providence aux Etats-Unis est la diversité ethnique du pays. On peut certes le déplorer, mais, sauf à vouloir changer la nature humaine, cette donnée doit être prise en compte comme un fait par le décideur politique qui entreprend de créer une société multiculturelle.
David Goodhart, “Too Diverse ?”, Prospect, 2004
Dans cet article, développé dans un récent livre intitulé The British Dream: Successes and Failures of Post-war Immigration (2013), l’auteur –social-démocrate libéral britannique- montre qu’il existe une tension forte entre la diversité d’une société et la solidarité interne dont elle est capable. Cette tension conduit à ce qu’on appelle le « dilemme du progressisme » : il n’est pas possible de prôner une forte diversité ethno-culturelle sans devoir accepter un recul marqué de la solidarité. Symétriquement, il est incohérent de prôner une forte solidarité interne sans accepter de limiter fortement l’immigration. Un Etat social ouvert court à la ruine et risque de provoquer une révolte des contribuables. Un Etat ouvert ne peut être qu’un Etat minimal.
Il ressort de ces différentes études que les pays où la diversité devient brutalement très forte sont promis à voir reculer la solidarité interne (par refus des contractants de financer l’Etat-Providence). Sans aller jusqu’à parler des Balkans, du Liban ou de l’Afrique du Sud, il suffit pour s’en convaincre d’évoquer des pays où l’affaiblissement du sentiment national (du fait de l’accroissement de la diversité économique et/ou linguistique) est en passe de faire exploser l’unité nationale : Belgique, Italie, Espagne.
Par ailleurs, la situation d’immenses fédérations comme les Etats-Unis et le Brésil prouve qu’une diversité très marquée entraîne une sorte d’« apartheid » -sinon légal du moins de fait- entre les populations, et un faible niveau de solidarité transversale. On remarquera pour conclure que la possibilité même d’un régime démocratique est étroitement liée à l’existence d’un fort sentiment d’identité nationale. Sans ce dernier, la loi de la majorité apparaît rapidement comme inacceptable et se trouve, de fait, rejetée (sur ce point, il n’y a pas de continent plus parlant que l’Afrique).
Sur les effets économiques de l’immigration peu qualifiée dans les pays développés
Sur le plan économique, la thèse selon laquelle les flux d’immigrants peu qualifiés exercent une pression à la baisse sur les salaires des ouvriers et employés autochtones est validée par la science économique : On se reportera par exemple à :
Georges J. BORJAS, « Increasing the Supply of Labor through Immigration, Measuring the Impact on Native-Born Workers », Backgrounder, Center for Immigration Studies, May 2004.
The Economic Impact of Immigration, House of Lords Publications, vol. 1, Report, 2008.
Gilles SAINT-PAUL, Immigration, qualifications et marché du travail, CAE, 2009.
De manière générale, les arguments économiques avancés par l’idéologie dominante pour justifier l’immigration ne résistent pas à l’examen ; ils ne reflètent que des intérêts particuliers à court terme (compression salariale dans le cadre de la suicidaire guerre économique intra-européenne), et cachent mal les motivations proprement idéologiques et passionnelles qui animent l’idéologie immigrationniste : rêve de suppression des nations, hostilité aux cultures traditionnelles, promotion du métissage universel -que les élites qui le promeuvent ne s’appliquent généralement pas- utopie mi-irénique mi-totalitaire d’un « Etat mondial », etc.
La situation française
A la lumière de ces différents éléments, la situation française apparaît très préoccupante :
Les flux d’entrées sont importants (250.000 immigrés légaux par an + un nombre indéterminé de clandestins) ; les politiques d’assimilation ont été défaites par l’idéologie différencialiste (l’école enseigne leurs langues d’origines aux immigrés, le service militaire a été supprimé, rien n’est exigé des immigrés pour obtenir la nationalité, qui est désormais quasiment de droit) ; l’intégration économique se fait très mal (le chômage des immigrés est plus élevé que celui des autochtones, le marché du travail est très inefficace) ; les systèmes sociaux sont thrombosés et ne permettent plus d’accueillir les immigrés correctement (il manque 750.000 logements, les services hospitaliers sont submergés, la sécurité sociale accuse de très lourds déficits).
Les effets profondément déstructurants de cette immigration excessive sur la société commencent à se manifester :
La sécession territoriale bat son plein. On consultera sur ce point :
Christophe GUILLUY, Les fractures françaises, 2010
Christophe GUILLUY, « Les métropoles et la France périphérique. Une nouvelle géographie sociale et politique », Le Débat, 2011
L’auteur décrit la montée en puissance des logiques communautaires (sociales et ethniques) sur l’ensemble du territoire français, sous les effets conjugués de la mondialisation et de l’immigration de masse (phénomènes distincts, mais liés). « Si les questions sociales permettent de cerner la réalité de la France périphérique, elles ne doivent pas occulter une dimension culturelle. L’émergence de la société multiculturelle, et ‘l’insécurité culturelle’ qu’elle induit en milieu populaire, participe à l’accentuation d’une fracture à la fois spatiale et identitaire. Il apparaît ainsi que, selon leur origine, les classes populaires ne vivent plus sur les mêmes territoires. »
En outre, bien loin de toute assimilation, nous assistons désormais à un phénomène de « désintégration » des populations immigrées.
Deux symptômes frappants : les mariages d’hommes immigrés avec des femmes du pays d’origine se développent (ils représentent un tiers de tous les mariages en France) et la situation socio-économique (taux d’emploi notamment) des descendants d’immigrés est nettement plus mauvaise que celle de leurs parents. Sur ce dernier point, qui est lourd de conséquences explosives, on lira :
ALGAN, Y., DUSTMANN, C., GLITZ, A. and MANNING, A. (2010), “The Economic Situation of First and Second-Generation Immigrants in France, Germany and the UK”, The Economic Journal, 120
Ces dernières données permettent d’affirmer sans crainte de se tromper que l’appareil assimilateur français est totalement submergé et dysfonctionnel. Dans de telles conditions, les inconvénients de l’immigration dépassent largement ses avantages. Dans l’intérêt de la France et des Français de toutes origines, il est impératif de la stopper.
Remarque finale sur l’accusation de racisme
Comme on l’aura remarqué, la « race » n’intervient nullement en tant que telle comme facteur explicatif des problèmes que nous venons d’évoquer. Les mêmes causes produisent les mêmes effets partout, quelles que soient les ethnies et les cultures. Le seul facteur pertinent est l’écart entre les populations d’accueil et les populations immigrées.
Si vous faites affluer des centaines de milliers de Français chez les Inuits, il y a aura des problèmes. De même avec des Porto-Ricains au Japon, ou des Martiens en Nouvelle-Guinée. Cela ne signifie pas que les Français, les Porto-Ricains et les Martiens soient de « méchantes races », ni, dans l’autre sens, que les Inuits, les Japonais et les Guinéens soient de « méchants racistes ». Cela signifie simplement que l’on ne peut pas faire n’importe quoi avec les peuples. Nous nous bornons à relever un fait : trop de diversité (ethnique, culturelle et sociale) dans un appareil assimilateur en panne aboutit à des problèmes économiques, à des frictions sociales et ultimement à une sécession civique.
Il n’y a dans ce simple constat aucune incrimination personnelle ou ethnique. Il s’agit d’une simple remarque de « physique sociale », contre laquelle les bons sentiments ne peuvent rien. La diversité peut être une bonne chose, mais pas dans n’importe quelle quantité, ni dans n’importe quelles conditions. De toute évidence, les Français s’en rendent compte et souhaiteraient un arrêt de l’immigration (70% d’après l’enquête CEVIPOF de janvier 2014).
La promotion de l’immigration à tout prix par le système médiatico-politique relève de l’aveuglement idéologique et constitue un très grave déni de démocratie. L’immigration massive n’a rien de naturel, ni de spontané. Il s’agit d’une politique sciemment mise en œuvre, contre la volonté du peuple, par des élites qui n’en subissent aucun des inconvénients. Dans l’intérêt de notre pays et de notre peuple, cette politique doit être arrêtée.