Antisémitisme en France : à qui la faute ?
A quelques rares exceptions près, la classe politico-médiatique est devenue totalement prisonnière de son incapacité à voir les choses en face. Logiciel bloqué dans les années 30, elle continue d’expliquer continuellement que l’antisémitisme en France est le seul fait de « l’extrême-droite », visant ainsi le Front National. Et lorsque la vérité sur les faits est rétablie, cela ne donne lieu à aucune réhabilitation ni excuses envers les partis et courants de pensée incriminés. « Calomniez, calomniez, il en restera toujours quelque chose… »
Profanation de cimetières : la tentation de la calomnie
Dimanche dernier, à Sarre-Union quelque 250 tombes d’un cimetière juif ont été vandalisées dans ce bourg alsacien de 3 000 habitants. Très vite, les regards se tournent vers l’extrême droite. Ainsi le député socialiste du Bas-Rhin, Philippe Bies n’a pas hésité à faire le rapprochement sur les réseaux sociaux : « C’est sans doute une coïncidence mais le FN a fait près de 41% aux dernières municipales à Sarre-Union ». Pas de chance pour lui, les auteurs de cette profanation sont cinq mineurs, et assurent avoir agi sans convictions idéologiques qui pourraient expliquer leur comportement. Désœuvrés, ils pensaient que le cimetière était abandonné.
La tentation de la classe politico-médiatique a été grande de charger encore une fois le parti de la droite nationale sans preuve. Rappelons qu’en 1990, lors de l’affaire de Carpentras, elle n’avait pas eu les scrupules des autorités juives qui appelaient à la prudence, et n’avait pas hésité à accuser Jean-Marie Le Pen d’avoir causé par ses propos la profanation du cimetière juif de la ville du Vaucluse. Hubert Védrine, sur France Culture le 9 janvier dernier, a rappelé que toute cette affaire avait été « une manipulation », instrumentalisation visant à enrayer la montée du Front National, alors en pleine ascension électorale.
La presse et les politiques fautifs d’un deux poids deux mesures
En 2010, un article du Figaro rappelait que les lieux de cultes et cimetières chrétiens étaient les plus visés : une profanation tous les deux jours. Une situation qui ne s’est pas arrangée depuis. L’Observatoire de la Christianophobie a recensé 45 actes à visée anti-chrétiennes, perpétrés pour le seul mois de janvier 2015 : dégradations d’églises, calvaires, cimetières, ou encore des écoles, ainsi que des sites internet piratés. Or les fidèles déplorent à juste titre un silence médiatique gênant. Le gouvernement ne semble pas s’en émouvoir non plus. A un internaute qui déplorait sur les réseaux sociaux la profanation de « 434 cimetières catholiques par an », l’ancien ministre Michèle Delaunay répondait laconiquement qu’ « il n’y a pas de cimetières catholiques ».
Tout ceci laisse à penser pour une partie des Français qu’une communauté religieuse bénéficierait d’un traitement de faveur médiatique au détriment de la religion chrétienne, pourtant constitutive de l’identité de la France.
Attentats : l’islamisme en toile de fond
A Toulouse et à Montauban, en mars 2012, en pleine campagne des présidentielles, une série d’attentats est commise. Sept morts : trois militaires et quatre civils. Les civils ont été abattus dans une école juive. La piste de « l’extrême droite » est immédiatement évoquée. Il s’avérera que le coupable s’appelle Mohamed Merah, se revendique d’Al-Qaïda et a suivi un entrainement au djihad au Pakistan et en Afghanistan.
En mai 2014, une fusillade éclate dans le musée juif de Belgique. Bilan : quatre morts. Un couple de touristes israéliens, une française, et un belge, employé du musée. Là encore, la piste néonazie est évoquée. Or le suspect, interpelé quelques jours plus tard à Marseille en possession d’armes de guerre, s’appelle Mehdi Nemmouche. D’origine algérienne, condamné pour plusieurs délits, il s’est radicalisé en prison et a rejoint l’État islamique.
A Paris le 7 janvier, 12 personnes sont abattues lors de la tuerie de Charlie Hebdo. Deux jours plus tard, une prise d’otages dans une boutique Hyper Casher à Vincennes fait quatre morts. Profil des tueurs : les frères Kouachi et Amedy Coulibaly sont des islamistes. Les premiers, de parents algériens, se sont revendiqués d’Al-Qaïda du Yémen. Coulibaly est lui d’origine malienne. Délinquant multi-récidiviste, il aura versé dans le terrorisme islamiste après s’être radicalisé en prison. Sa compagne, Hayat Boumeddiene, est partie après les attentats en Syrie rejoindre l’Etat islamique. Elle vient d’accorder un entretien au journal de l’organisation terroriste, Dar-al-Islam, dont le numéro s’intitule « Qu’Allah maudisse la France ».
Retour historique : en 1980, un attentat à la bombe vise la synagogue de l’Union libérale israélite de France située rue Copernic à Paris. Bilan : quatre morts et quarante-six blessés. Un militant sioniste avoue avoir fait porter le chapeau aux Faisceaux nationalistes révolutionnaires, un groupuscule d’extrême droite. La police a subi pressions exercées par le nouveau pouvoir politique socialiste pour diriger l’enquête vers les milieux d’extrême droite au détriment de la piste moyen-orientale. Or une note allemande précise que l’attentat a été commis par un commando de cinq personnes venues du Liban. Il s’agissait bien d’un attentat islamiste.
L’antisémitisme d’extrême droite n’existe plus en France, ou alors de manière très marginale. Il est le fait plutôt d’une frange de la population musulmane de France, comme le montrent les nombreux messages de haine envers la communauté juive recensés sur les réseaux sociaux, quasiment exclusivement rédigés par des personnes issues de l’immigration. La France a ainsi importé sur son territoire la problématique du conflit israélo-palestinien. La jeunesse des banlieues a pris fait et cause pour l’Etat palestinien, et assimile toute personne de confession juive à la politique d’Israël. Qu’on le veuille ou non, le Front National, en luttant contre l’immigration et l’islamisation de la France, lutte contre l’antisémitisme, et n’en est pas une cause.