France (Creative Common)

La négation du réel a régné sur tous les plateaux de télévisions dimanche soir. Mais une fois la propagande médiatique dissipée, la réalité s’impose. La France est bleue dans une quarantaine de départements, et bleue marine dans 43 d’entre eux. Seuls 15 départements restent roses au premier tour des élections. Le message est clair, les Français ne veulent plus de la gestion des socialistes. Au bout de deux ans et demi de gouvernement de François Hollande, les sondages d’opinion sont sans appel. Et cela s’est traduit dans les urnes au niveau local également. Pourtant les états-majors des partis qui se revendiquent à droite continuent leur politique d’ostracisme à l’égard du Front National, en dépit du bon sens et de la volonté des électeurs. C’est ainsi que certains départements dans lesquels la droite toute tendance confondue est arrivée en tête, risquent bien d’être conservés par la gauche à cause de cette désunion.

 

La désunion des droites : une faute morale

Qu’on le veuille ou non, les électeurs ont confirmé le Front National dans sa place de premier parti de France, place revendiquée par Marine Le Pen depuis les européennes. D’après les chiffres du Ministère de l’Intérieur, qui a fait le décompte des votes parti par parti, et non bloc par bloc, le parti de la droite nationale a totalisé plus de 5 millions de voix, soit 300 000 de plus qu’aux européennes, alors que Lyon et Paris ne votaient pas au scrutin de dimanche dernier.

Pourtant, les directions de l’UDI et de l’UMP ciblent prioritairement le Front National dans leur discours, préférant faire la courte-échelle au Parti socialiste, allié à toute la gauche extrême, plutôt que de laisser les élus locaux trouver des accords. En promettant l’exclusion à tout candidat souhaitant réaliser l’union des droites au niveau local, Nicolas Sarkozy fait fi du principe de subsidiarité, faisant preuve d’une idéologie dommageable qui profitera indéniablement au Parti socialiste, accréditant un peu plus la thèse de l’UMPS tant dénoncée par le Front National. Le discours qu’il a tenu ces derniers jours est symptomatique, et ne vaut pas mieux que celui du premier ministre Manuel Valls. Selon l’ancien président, il ne faut pas faire de quartier face au FN, car « ils veulent notre peau ». Sa stratégie est donc d’ « attaquer le FN brutalement, frontalement », s’agissant pour lui d’ « une question de vie ou de mort ».

Les électeurs trancheront dimanche et diront si la stratégie prônée par l’état-major de l’UMP, Alain Juppé et Nathalie Kosciusko-Morizet en tête, influencé grandement par l’UDI de Jean-Christophe Lagarde, est la bonne. Pourtant, ces fins stratèges auraient pu constater que dans toutes les villes gérées par le Front National depuis un an, ce parti a été plébiscité dans les urnes, preuve que leur gestion locale est reconnue comme bénéfique par les électeurs, y compris d’autres bords politiques.

La diabolisation du Front National, en plus d’être malhonnête intellectuellement, ne fonctionne plus. Si l’UMP veut survivre, il serait temps qu’il change son fusil d’épaule rapidement au lieu de continuer à subir le discours moral d’une gauche qui elle ne se prive pas de s’allier avec les pires extrêmes de la république pour conserver ses maroquins.

 

Le politique au service du Bien commun :

La politique politicienne menée par les dirigeants des différents partis du système, faisant semblant d’être en désaccord mais s’alliant l’un l’autre systématiquement pour se sauver mutuellement d’un « danger fasciste menaçant la France », dégoûte les Français, et explique en grande partie le taux d’abstention du scrutin de dimanche. Près d’un électeur sur deux ne s’est pas déplacé dimanche dernier. Pourtant, nous l’avons déjà dit à l’Institut France Renaissance, mais nous ne le répéterons jamais assez, le dirigeant politique doit être consacré tout entier au service du Bien commun. Il ne doit pas chercher à éduquer les Français, en leur expliquant en quoi ils voteraient mal, mais se tourner vers le Bien, le Beau et le Vrai (Platon).

Si les dirigeants politiques de tous bords veulent retrouver du crédit aux yeux des Français, ils doivent montrer qu’ils ne sont pas seulement préoccupés par leur réélection. D’après un sondage Ipsos paru en janvier 2014, seuls 8% des Français déclarent avoir confiance dans les partis politiques. 92% déclarent ne pas leur faire confiance, un Français sur deux (51%) disant même ne pas faire confiance du tout aux partis politiques.

Or cette tendance n’est pas près de s’inverser lorsqu’on voit des partis dits de droite préférant faire passer la gauche plutôt qu’un autre parti. Pourtant, il n’est plus à prouver que la gestion des départements par la gauche en général et le parti socialiste en particulier est calamiteuse : fiscalité en hausse continue, clientélisme, communautarisme, indemnités indécentes des élus… Autant de fléaux dont pâtissent les Français, et auxquels il serait possible de mettre fin dans la plupart des départements si les états-majors parisiens respectaient les élus locaux dans leur volonté de travailler ensemble dans l’intérêt des administrés.

 

Mettre volontairement à l’écart du jeu politique un quart du corps électoral ne peut être une stratégie viable à long terme. La dynamique est enclenchée, plus rien ne peut l’arrêter. La désinformation de la classe politico-médiatique ne prend plus, et est insultante pour les électeurs qui ne sont plus dupes de ces discours. Dans le jeu démocratique, les élus et responsables doivent respecter la volonté des Français, et non leur imposer leur vision des choses. La droite doit reprendre conscience de son identité, de ses valeurs, et se décomplexer une bonne fois pour toute, ou elle sera balayée par le vent de l’histoire. Sa survie passe par une désintoxication complète de tout ce qui l’a fait dériver à gauche. La politique du ni-ni est inepte. Ne nous trompons pas d’ennemi. Seule la gauche abîme notre pays depuis tant d’années. Il faut l’écarter à chaque fois que l’occasion se présente du pouvoir. Ne pas le faire est une faute morale qui se paiera chère dans les urnes. Certains à l’UMP, lucides, commencent à remettre en cause cette
politique, contrairement à l’UDI qui préfère se désister au profit de la gauche. Ce qui prouve que cette union de façade ne va pas durer.

 

Rédacteur Web