Manifestations anti-islam : aujourd’hui l’Allemagne, demain la France ?
« Wir sind das Volk ! » (« Nous sommes le peuple ! »), ont scandé une nouvelle fois les manifestants anti-islamisation, à Dresde et un peu partout en Allemagne ce lundi 5 janvier. Le mouvement PEGIDA a repris le slogan des anti-communistes de l’ex RDA.
Loin des caricatures néo-nazis ou hooliganesques que nous ont dépeint les médias (quand ils en ont parlé), c’est un peuple calme et déterminé qui s’est rassemblé à Dresde, d’où est né le mouvement PEGIDA – Patriotes européens contre l’islamisation de l’Occident (en allemand, « Patriotische Europäer gegen die Islamisierung des Abendlandes »).
Naissance du mouvement
C’est à la suite de violences opposant des Kurdes à des salafistes, mais aussi d’agressions islamistes contre des réfugiés Yezidis ainsi que l’activisme de groupuscules se présentant comme une « Sharia Polizei » que des Allemands ont commencé à réagir, puis à manifester, depuis plus de deux mois maintenant.
Ces rassemblements dénoncent la montée du fanatisme religieux, sous-jacent à l’islam, et menaçant l’ensemble de la société allemande. Spontané et populaire, PEGIDA rassemble des retraités, des petites gens, des travailleurs pauvres excédés par les sacrifices qu’on leur demande. Il s’en prend également « aux médias qui mentent » et nient ou minimisent la réalité composée de violence islamique, d’immigration massive, et d’un flot continuel de demandeurs d’asile.
Le succès et la vitalité du mouvement s’explique par plusieurs facteurs, malgré le fait que la population musulmane soit deux à trois fois moins importante en Allemagne qu’en France, qu’elle y soit moins mal intégrée et qu’il n’y ait pas eu d’attentats islamistes sur le territoire allemand.
Les Allemands, par leur histoire, sont plus sensibles que les Français au fanatisme religieux. Moins soumis au politiquement correct, ils défendent de fortes identités enracinées (la survivance des dialectes, ou la vigueur de la CSU bavaroise, parti identitaire, en témoignent). Le peuple conserve ses traditions populaires à fondement chrétien, ses formes de convivialité et ses lieux de sociabilité. Il s’ensuit un sens du collectif que les Français n’ont plus. PEGIDA s’inscrit aussi dans le courant des succès électoraux de l’AfD, le parti anti-euro, et il se place dans une perspective européenne.
PEGIDA, un mouvement qui essaime
Parti de Dresde, le mouvement compte des antennes aujourd’hui dans pratiquement tous les Landër allemands. Ainsi Würzburg, Düsseldorf, Bonn, Cologne, Munich ou même Berlin ont vu se rassembler des manifestants soucieux de l’intégrité culturelle du pays. Le mouvement s’étend à l’international, malgré des contre-manifestations et des directives de la chancelière Angela Merkel et du clergé qui estiment que ces rassemblements sont « une honte pour l’Allemagne » et ne sont basés que « sur la haine de l’étranger », rappelant les heures les sombres de l’histoire allemande. Ainsi en France, en Suisse ou encore au Danemark, des soutiens appuyés apparaissent sur les réseaux sociaux, et des marches sont prévues courant janvier (le 18 janvier à Paris, le 19 au Danemark).
Malgré tous les efforts pour contrer le mouvement populaire, PEGIDA gagne de plus en plus d’adhérents dans l’opinion publique. Selon un sondage Forsa publié en fin de semaine dernière dans le magazine Stern, treize pour cent des Allemands – soit un sur huit – seraient prêts à participer à une marche contre les musulmans en cas d’organisation de ce genre de manifestation dans leur ville. Plus globalement, près de 30% des personnes interrogées soutiennent Pegida, trouvant que l’islam occupe une place trop importante dans la société allemande.
La mise en garde du réveil populaire en France
Le mouvement PEGIDA pourrait bientôt faire des émules en France. Récemment, le général (2S) Martinez écrivait une longue lettre ouverte adressée au président François Hollande. Il déclarait notamment ceci :
« L’immigration que notre pays subit depuis l’adoption de mesures comme le regroupement familial, puis les régularisations massives de clandestins de 1981 et 1997, mais également celles effectuées régulièrement (au moins 30 000 par an) – sachant que qui dit régularisation, dit regroupement familial dans la foulée – est de nature totalement différente par sa culture modelée par l’islam. Cet islam qui ne connaît que les droits de Dieu et ne reconnaît pas, de fait, la séparation du pouvoir spirituel et du pouvoir temporel ni, par voie de conséquence, les droits de l’Homme. Cela conduit inévitablement à des situations non seulement insupportables et mal vécues par nos concitoyens mais qui deviennent dangereuses pour l’avenir. »
Et le général de mettre en garde le locataire de l’Elysée contre « l’émergence d’une société biculturelle qui ne pourra que se déchirer car conduisant vers la libanisation de notre pays et donc, à terme, vers la guerre civile. »
Le général Martinez met l’accent également sur le point suivant : « lorsque la réalité est ignorée et occultée de façon si peu responsable et pendant si longtemps, les conséquences d’une telle dérive sont incalculables et imprévisibles. Car on fait savoir depuis trop longtemps aux citoyens que leur avis n’a aucune importance. Mais il arrive un moment où un peuple éduqué dans l’idée démocratique, cependant las d’être ignoré par ses élites, pourrait exiger d’être écouté. »
Les Français se lassent de voir un gouvernement qui persécute ceux qui sonnent le tocsin, et laisse en paix ceux qui mettent le feu, comme le déplorait déjà Chamfort en son temps. Ils risquent donc de prendre les choses en main si rien n’est fait rapidement pour protéger les racines et les valeurs qui ont fait la France.