Le Coquetier, un incubateur « au service de la cité » (Alexandre Pesey)
Près d’un Français sur quatre désire vivre une aventure entrepreneuriale ; et pourtant, lancer une entreprise civique peut constituer un parcours semé d’embûches. Lancer une nouvelle génération « d’entrepreneurs créatifs et engagés », les accompagner dans leurs démarches : tel est le défi dans lequel se lance Le Coquetier, premier incubateur civique français. A sa tête, Alexandre Pesey, fondateur de l’Institut de Formation Politique, nous en explique le fonctionnement.
France Renaissance. Souffrant aujourd’hui d’un pessimisme légitime, au regard de la crise conjoncturelle que nous traversons, les entrepreneurs français sont bien souvent tentés par l’expatriation ou l’inaction. Alors que l’horizon économique semble plutôt troublé, comment vous est donc venue l’idée de créer Le Coquetier, premier incubateur civique français ?
Alexandre Pesey. Pendant plus de dix ans, je me suis occupé de l’Institut de Formation Politique où nous avons formé plus de 1 200 jeunes qui se mobilisent pour leur pays. Leurs engagements sont très variés : des partis politiques aux associations humanitaires, des groupes de pression aux cercles de réflexion et au cœur de leur activité professionnelle ! Il y a un élan profond pour défendre des valeurs fortes, enracinées, et la volonté de servir pour remettre la France sur les rails. Mais j’ai été marqué par ceux qui ne se retrouvent pas dans ce qui existe déjà. Certains sentent qu’il est possible de s’engager autrement et ils ont beaucoup d’idées, souvent très bonnes. Pourtant rien n’existait pour les accompagner dans leurs projets et la demande devenait de plus en plus forte. Nous avons ainsi décidé de répondre à ce besoin ! Notre démarche est double : entrepreneuriale et civique. Réussir pour servir la cité, la France. C’est ce que nous proposons.
France Renaissance. Se lancer dans un projet entrepreneurial à l’heure actuelle apparaît comme une mission délicate. En quoi un incubateur civique pourra encourager les entrepreneurs à se lancer dans l’aventure ?
Alexandre Pesey. Vous avez raison de souligner qu’un projet entrepreneurial est une mission délicate et cela ne date pas d’hier. De l’idée à la réalisation, le cap est parfois difficile à franchir. De la réalisation à la réussite, il y a beaucoup de travail. Ce sont d’ailleurs les entreprises accompagnées qui ont un taux de réussite très élevé ! L’expérience et les conseils sont primordiaux. Un incubateur permet de réunir toutes les conditions pour bien débuter l’aventure entrepreneuriale. Nous voyons fleurir un peu partout des initiatives qui ont plus ou moins de succès. Avec Le Coquetier et l’accompagnement des jeunes porteurs de projets qui ont du sens, nous visons 100% de réussite ! Au-delà du projet entrepreneurial, il y a le sens qu’on lui donne, et c’est une motivation supplémentaire ! Quand un projet n’a pas pour objectif de se servir mais de servir la France, il y a là une incitation plus forte. Nos jeunes y aspirent plus que jamais. Actuellement, nous incubons quatre projets, et nous en avons reçu plusieurs dizaines ! J’y vois la preuve que beaucoup sont prêts à passer à l’acte. Il faut juste un petit coup de pouce !
France Renaissance. Comment soumettre un projet à candidature afin que celui-ci puisse bénéficier du soutien du Coquetier ? Comment se manifesteront concrètement les soutiens mis en œuvre pour soutenir le projet ? Vous mentionnez par exemple « le cadre privilégié », « les outils indispensables au développement » dont bénéficierait le projet…. En quoi consistent-ils ?
Alexandre Pesey. Soumettre sa candidature au Coquetier est très simple ! Il suffit de se rendre sur notre site internet et de suivre les étapes proposées : nous adresser un projet, qui fera l’objet d’un examen pour une pré-incubation. Si le dossier est retenu, vous aurez alors l’occasion de le présenter devant notre jury. Ce dernier évaluera votre motivation et le potentiel du projet. Je conseille donc d’avoir bien travaillé avant cet entretien ! Si vous êtes retenus, vous bénéficierez de notre programme de « croissance accompagnée », de 6 à 15 mois selon les besoins. En général, tout reste à faire. Concrètement, le soutien que nous offrons se manifeste d’abord avec l’accompagnement par un parrain, que nous appelons le Coq. Il s’engage à suivre très régulièrement les incubés (les poussins). Nous proposons aussi des postes de travail informatiques, une salle de réunion, du matériel de bureau, une imprimante… Le Coquetier mobilise aussi les connaissances et l’expérience d’entrepreneurs qui ont eux-mêmes réussis leurs projets. Enfin, comme chacun sait, l’argent est le nerf de la guerre. Une fois que leur projet nous semble bien ficelé, nous aidons donc nos « poussins » à la levée de fonds. Ils s’apprêtent à sortir de leur œuf et à devenir des Coqs.
France Renaissance. Votre incubateur souhaite mettre une nouvelle génération d’entreprises au service de la Nation, de la défense de son identité. Vous indiquez à cet égard : « La longue nuit de sommeil des valeurs patriotiques touche à sa fin ». En quoi soutenir le développement d’entreprises permettra une réémergence de la conscience d’une communauté nationale ?
Alexandre Pesey. La France, notre patrie, est le fruit du travail de toutes les générations précédentes. Parents, grands-parents, arrière-grands-parents etc. Ils nous ont transmis un patrimoine, des valeurs, une identité, le gout du travail, l’amour de la France… Il me semble que cette dimension disparaît peu à peu… L’entreprise n’y échappe pas : elle est le troisième lieu de transmission, après la famille et l’école. On y passe généralement deux fois plus de temps (40 ans) qu’on ne reste dans sa famille (environ 20 ans). Si les entreprises ne font pas cet effort de conservation de nos valeurs, de notre identité, nous ne résisterons pas à la dilution de notre identité dans la mondialisation.
France Renaissance. Un incubateur parrainé par Charles Beigbeder, favorable au « made in France », souhaitant se mettre au service du bien commun dans le cadre de la Nation : une telle démarche comporte-t-elle des influences d’ordre politique ? Bénéficier du soutien de l’incubateur dépendra-t-il des inflexions politiques des tenants du projet proposé ?
Alexandre Pesey. Si par politique vous entendez « vie de la Cité », alors oui, il y a une dimension politique. La vie de la cité déborde largement la vie politique partisane, idéologique, personnelle. Charles Beigbeder a été proposé pour parrainer le Coquetier parce qu’il est un entrepreneur accompli, il ne dépend ni d’un parti, ni d’un poste. Notre objectif est simple : servir la France, une France enracinée.
France Renaissance. Le 30 septembre, le second dépôt des candidatures a eu lieu. Que pouvez-vous nous dire concernant les dossiers qui avaient été déposés ? [Nature des dossiers, annonce éventuelle de certains projets acceptés ?]
Alexandre Pesey. Quelle curiosité. Disons qu’une quinzaine de dossiers nous sont parvenus et qu’au final, deux ont réussi toutes les étapes et convaincu notre jury ! Leur incubation a donc déjà commencé : les équipes travaillent d’arrache-pied dans nos locaux pour concrétiser au plus vite la réussite de leurs projets ! J’espère surtout trouver votre dossier dans la prochaine session, début 2017 !
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