Quelles solutions à l’immigration en Méditerranée ?
Dans un contexte de naufrage toujours plus nombreux de bateaux de migrants en Méditerranée il devient nécessaire de parler d’immigration. Il s’agit d’ un sujet difficile à traiter en France raisonnablement de par sa nature sensible. La gauche va aussitôt accuser la droite de racisme, de retour aux « heures les plus sombres de notre histoire » dès qu’on parlera de limitation, de quotas, de retour à la frontière (pourtant pratiquée en Australie ou évoquée au Royaume-Uni, par exemple). La droite la plus dure va taxer immédiatement la gauche d’angélisme, en la brusquant et en rentrant dans la polémique, alors que le tact et la pédagogie sont souhaitables quand il s’agit de parler du sort de millions d’êtres humains qui mettent leur vie en péril pensant trouver un avenir meilleur chez nous.
Entre le repli sur soi, une Europe forteresse, et une Europe sans frontière ouverte aux quatre vents, dans laquelle les peuples n’ont aucun droit de regard sur ceux qui vont cohabiter avec eux, il existe une voie médiane qu’il reste à explorer. Il en va de la survie de notre civilisation.
Stabilisation des régions génératrices de migrants :
La principale raison de départ de ces migrants est la demande d’asile politique. Les migrants fuient leur pays d’origine, bien souvent en guerre permanente, notamment pour la Syrie qui reste le premier pays d’origine des migrants. Il est temps que l’Union européenne accepte la fin du mythe de la démocratie universelle et accepte de parlementer avec des dirigeants qui essaient tant bien que mal de préserver leur pays du chaos d’une part et du danger islamiste d’autre part, pour le Proche-Orient en particulier. Si la situation de ces pays, du point de vue des droits de l’Homme n’est pas encore parfaite, n’oublions pas que nos interventions dans ces pays n’ont fait qu’empirer la situation initiale.
Au contraire, il faut trouver un renversement d’alliance avec des pays comme la Syrie et réviser nos liens avec le Qatar, la Turquie et, l’Arabie Saoudite qui, rappelons-le, sont les partenaires officiels du terrorisme, finançant en argent et en armes les combattants de l’État islamique. Une reprise des relations diplomatiques avec la Syrie serait la bienvenue, comme l’a montrée la récente initiative de parlementaires français à la rencontre de Bachar el-Assad. Un réchauffement de nos relations avec la Russie ne serait pas négligeable, ce qui nous ouvrirait une nouvelle porte d’entrée dans le Moyen Orient.
Enfin, la récente reprise de contact des États-Unis avec l’Iran devrait nous faire réfléchir aux nouveaux rapports de force qui semblent se créer à notre insu.
La vocation des pays occidentaux n’est pas d’arracher les migrants à leur pays d’origine. La première des charités est de leur permettre de vivre décemment sur la terre de leurs ancêtres. Globalement, les pays qui subissent l’immigration doivent réfléchir à un programme de co-développement avec les pays d’où proviennent ces migrants, que ce soit au Moyen-Orient, au Maghreb, ou en Afrique subsaharienne. Sans pour autant vouloir leur calquer un modèle politique qui est étranger à leur culture.
L’arrêt des pompes aspirantes en Europe et le renvoi des migrants ?
Si l’exil des migrants et la fuite d’un pays en guerre sont mis en avant et ne doivent pas être oubliés, l’Europe ne peut accueillir tous ces migrants. Ses capacités économiques ne peuvent répondre à une demande grandissante d’asile, avec plus d’1,4 millions de personnes en plus chaque année, d’origine non européenne.
L’attirance pour notre système est simple, ce n’est pas seulement la démocratie et la paix que chacune de ces personnes viennent chercher. Si on exclut les réfugiés victimes de conflit, d’autres viennent attirés par les aides, notamment médicale, telles que la CMU et l’AME, offertes aux personnes en situation d’exil, en France. Les aides sociales, bien connues des gens qui migrent sont un des principaux motifs. L’arrêt de ces aides ferait sans doute réfléchir les migrants mais aussi les passeurs. Les logements gratuits pour les demandeurs d’asile de plus en plus nombreux ne devraient pas être une obligation dans le pays d’accueil, qui a déjà du mal à loger ses habitants, surtout en cette période de crise économique.
De même une réflexion sur l’obtention de la nationalité pour ces personnes devrait pouvoir être abordée sans soulever de remous au sein de la classe politique. Au droit du sol doit se substituer le droit du sang. Une véritable remise en question de nos valeurs soi-disant universelles devrait être amorcée. Le sentiment que la politique fait plus pour ces migrants que pour les Français est croissant et devient, et pas seulement en France, un argument électoral de poids.
La France doit retrouver la maîtrise de ses frontières. Mais cela ne peut se faire que dans le cadre d’une révision des accords de Schengen. Ceux-ci favorisent en l’état actuel toutes les possibilités d’immigration non contrôlée. Il faut rétablir un vrai contrôle des limites de notre territoire, permettant de lutter véritablement contre l’immigration clandestine, porte ouverte à tous les trafics, humains et financiers.
Enfin, à l’exemple de l’Australie, qui a mis en place une politique dissuasive contre l’immigration clandestine et des récentes déclarations de Theresa May, ministre de l’Intérieur de Grande Bretagne, qui souhaite que les migrants clandestins puissent être renvoyés dans leur pays d’origine, la France et l’Union Européenne en général devrait pouvoir tirer des conclusions de cette tendance qui va à l’encontre de la bien-pensance généralisée. Cette politique a fait ses preuves en Australie qui ne connait plus les milliers de morts naufragés des années précédentes.
Il est absolument nécessaire de mettre fin à l’odieux trafic d’êtres humains organisé par des passeurs sans scrupules. Dans cette optique l’Union européenne s’apprêtait à lancer l’opération Navfor Med contre ces passeurs. Il semble toutefois que celle-ci ait malheureusement revue ses objectifs initiaux à la baisse. Le mandat de l’opération militaire décrit une action purement navale et n’envisage plus la destruction des bateaux utilisés par les trafiquants au départ de la Libye. Il n’est plus question non plus de frapper des installations à terre, sur la côte libyenne, comme envisagé dans les premières discussions entre capitales.
Il est dommage donc que Bruxelles ne se contente que d’effets d’annonce quand les peuples européens demandent des actes forts et concrets, qui seraient aussi dans l’intérêt des migrants également.
Dans de telles conditions, la France ne peut continuer à accueillir de nouveaux entrants en si grand nombre. Cela est indigne humainement, irresponsable économiquement, et condamnable éthiquement. Pour son propre bien et son propre avenir, et dans l’intérêt des immigrants eux-mêmes, notre pays doit repenser totalement sa politique migratoire. La proposition de l’Union européenne d’établir des quotas de migrants n’est pas recevable. Une autre voie doit être prise.